Le titre que s'est donné notre présent colloque sur Médée et la violence aurait pu encore mieux convenir au personnage de Sénèque, s'il s'était énoncé : Médée est la violence, en laissant l'essence profonde prendre le pas sur la coordination accessoire. Mariez-vous, soyez heureux; mais laissez-moi habiter ce pays.
Je me réjouis, oui, je me réjouis d’avoir décapité mon frère ; je m’applaudis d’avoir mis son corps en pièces, et dépouillé mon père de son mystérieux trésor… C'est ce que montrait déjà l'analyse subtile et substancielle de Fr. Maintenant, je suis Médée, mon génie pour le mal a grandi. C'est jeter en vain tes paroles au vent. je suis anéantie! 3 Max Rouquette, Médée, drame en 22 scènes traduit par l'auteur, 1989.
On nous permettra toutefois d'exprimer un regret : celui de ne pas avoir pu commenter à loisir, hic et nunc, des œuvres plus récentes, en particulier la Médée de Max Rouquette, drame traduit en français de l'orignal écrit en occitan3.
Jouan1, quand elle déclarait et démontrait que, chez Sénèque, « le rôle de Médée se caractérise par une fureur, une violence, qui se déchaîne dès la première scène »2 . MÉDÉE. Car il en est bien ainsi. Le théâtre romain de l'époque de Sénèque représente un spectacle de la transformation d'un homme en monstre, ce que Sénèque exploite pleinement dans Médée. Je veux embrasser les lèvres chéries de mes fils, malheureux que je suis! Dans cette version, Médée apparaît vraiment comme emportée par la folie.
Comment, dans la deuxième décennie du XXI e siècle, lit-on le mythe de Médée dans ses incarnations ou anciennes ou modernes, à travers ses maintes adaptations, transpositions et réécritures ? Et puis n'oublions pas Médée la passionnée, la femme qui a soif de vengeance et le terrible "Je suis Médée" qu'elle scande à la fois pour se prouver à elle-même qu'elle existe et pour se donner du courage de commettre les actes ultimes qu'elle a prévus. La Médée inhumaine, surhumaine a triomphé du reste de femme humaine chez Médée. Médée, qui est toute absorbée à être conforme à un rôle qu'elle montre avoir déjà tenu, revêt un aspect protéiforme et change de condition parce que c'est elle qui l'a décidé, même à travers des variantes apparemment contradictoires : Sénèque avait déjà souligné par une amplijicatio qu'il faut « regarder comme … Le dédoublement de sa parole a redonné naissance à la véritable identité de Médée : maintenant, je suis Médée Médée qui avait prophétisé et annoncé à sa nourrice qu'allait resurgir sa véritable identité avait dit vrai. Mais, en vérité, elle est bien plus que cela : un essai réussi de réécriture inspirée.
Impossible. « Souviens-toi que je suis Médée », répond, à travers les siècles, la Médée de Charpentier au « Maintenant, je suis Médée » de Sénèque. Eugène Delacroix, Médée furieuse, 1838 Huile sur toile, 2,60 m x 1,651 m Musée des Beaux-Arts, Lille. LA MÉDÉE DE SÉNÈQUE : UNE TRAGÉDIE « ANNONCÉE » 47. Malheureuse! Le nôtre a recherché une forme sénéquienne de consolation auprès de la Medea de Jean Vauthier, le dramaturge inspiré, mort l'année même de la publication de la pièce de Max Rouquette4. Médée est décrite comme une héroïne tragique, notamment à cause de son caractère : elle est naïve et prête a tout pour son amour avec Jason. Pour l'héroïne de Sénèque, la violence épouse la teneur féroce et farouche de ces trois termes : Amor, Ira, Furor, autant dire violence-pulsion, violence-passion et violence-répulsion ou, si l'on préfère, le triple jeu de l'illusion, de la désillusion et de la dissolution. Maintenant tu leur parles, maintenant tu les chéris; tout à l'heure tu les repoussais.
MÉDÉE Hélas!
JASON. Laisse-moi, au nom des dieux, toucher la douce peau de mes enfants. Dans son sous-titre, elle se présente et se définit comme « une adaptation de la tragédie de Sénèque ». Médée est une tragédie romaine de Sénèque.. Elle est surtout célèbre pour sa construction programmatique : au début de la pièce, Médée annonce : « Medea fiam » (v. 171), — « je deviendrai Médée ».
Médée et la violence, PALLAS, 45, 1996, pp. Au vers 910, Médée s’exclame : « Medea nunc sum ; creuit ingenium - Maintenant je suis Médée ; mon génie a grandi dans le mal ». Le 13 mai 1932 a lieu au Théâtre de l’Avenue, à Paris, la première de la Médée de Sénèque, dans une mise en scène de Georges Pitoëff. Ainsi, la célèbre tirade « Maintenant, je suis Médée, mon génie s’est développé dans le crime. ... Toi, je trouve que tu as agi en sage. Je suis heureuse, heureuse d'avoir arraché la tête de mon frère, heureuse d'avoir tranché ses membres, et d'avoir dépouillé mon père de la relique qu'il tenait cachée, heureuse d'avoir armé des filles pour qu'elles tuent leur vieux père. MÉDÉE. La Médée de Sénèque est bien plus proche de l'image quelconque d'une femme folle furieuse, mais elle a ce mot étrange, qui fait hésiter le sens, "Medea nunc sum". Malgré l'injustice qui m'est faite, je me tairai, vaincue par de plus forts que moi. Tout regret exprimé trouve sa miséricorde quelque part.
je suis perdue! "Souviens-toi que je suis Médée", répond, à travers les siècles, la Médée de Charpentier au "Maintenant je suis Médée" de Sénèque. 4 Jean Vauthier, Medea, Gallimard, 1 967, avec une préface de Robert Abirached.
Elle est surtout célèbre pour sa construction programmatique : au début de la pièce, Médée annonce : « Dans cette pièce de Sénèque, le personnage principal, Médée, est caractérisée par des traits émotionnels bien précis. Le regard stoïcien contemple en Médée l'être seul et solitaire de la naissance royale à l'apothéose divine.
Elle est tout de même faible psychologiquement car elle se décrit comme perdue et ignorante de son agressivité.