(il me semble que Rousseau s’oppose à la thèse de Machiavel).Bonjour madame, j’ignore si mon précédent commentaire vous est parvenu mais j’ai une autre question -encore-. De là il est nécessaire à un prince, s'il veut se maintenir au pouvoir, d'apprendre à pouvoir ne pas être bon, et d'en user et n'en pas user selon la nécessité [...]» « Combien il est louable à un prince de tenir sa parole, de vivre avec intégrité sans employer la ruse, chacun en convient. Indépendant, le site est maintenu par une équipe d'anciens étudiants en sciences humaines, aujourd'hui professeurs ou journalistes. Et aucune qualité n'est plus nécessaire de paraître avoir que celle-ci. La morale a donc tout à voir avec la politique. Or, avoir un précepteur moitié homme moitié bête ne signifie rien d'autre sinon qu'il faut que le prince sache bien user de l'une et de l'autre nature, car l'une sans l'autre ne peut durer. Beaucoup se sont imaginés des républiques et des principautés que jamais on n’a véritablement ni vues ni connues, car il y a un tel écart entre la façon dont on vit et celle dont on devrait vivre, que celui qui délaisse ce qui se fait pour ce qui devrait se faire apprend plutôt à se perdre qu’à se sauver. Il y a une nécessité du pouvoir pour instituer et protéger une communauté politique de multiples dangers. Et comme je sais que beaucoup ont écrit là-dessus, je crains, en écrivant à mon tour, d'être regardé comme présomptueux, d'autant plus qu'en discutant de ce point je divergerai des conclusions des autres. La question du rapport entre pouvoir, Etat, politique et morale est au cœur de la pensée de Machiavel: qu’est-ce qu’un bon Pour ne pas redécouvrir la lune, jetons un coup d’oeil sur le penseur qui a fondé la philosophie politique moderne : D’emblée, Machiavel réfute toute conception morale du pouvoir : le chef de l’état ne doit pas obéir à une Le chef de l’état doit également mettre sous contrôle ses opposants.
Et comme je sais que beaucoup ont écrit là-dessus, je crains en écrivant à mon tour, d’être regardé comme présomptueux, d’autant plus qu’en discutant de ce point je divergerai des conclusions des autres. Si les hommes étaient tous bons, ce précepte ne serait pas bon, mais comme ils sont méchants et qu'ils ne tiendraient pas la parole qu'ils t'ont donnée, toi non plus tu n'as pas à tenir celle que tu leur as donnée. Il ne voit pas dans la religion le fondement du pouvoir, mais tout au plus un instrument du pouvoir : il peut être utile de se servir de la religion pour gouverner, mais l'État n'a pas à rendre des compte à l'Église. Peut-être que la relation entre la politique, la morale et la réussite est plus complexe que ne le suggère la formule " la politique n'a pas pour fin la morale mais la réussite ". C'est ce que les écrivains anciens ont enseigné aux princes à mots couverts. De là il est nécessaire à un prince, s’il veut se maintenir au pouvoir, d’apprendre à pouvoir ne pas être bon, et d’en user et n’en pas user selon la nécessité.
Les moyens employés seront toujours jugés honorables et loués de tous, car le vulgaire est toujours pris par les apparences et par les résultats ; or dans le monde il n'y a que le vulgaire. Propulsé par WordPress - La-Philosophie.com - 2008-2020
Un certain prince d'aujourd'hui, qu'il n'est pas bon de nommer, ne prêche jamais rien d'autre que la paix et la confiance, et de l'une et de l'autre il est le plus grand ennemi ; et s'il avait observé l'une et l'autre, elles lui auraient plusieurs fois enlevé son prestige et ses possessions ».« Il y a deux sortes de conflits, qui se règlent, les uns par un débat, les autres par la violence : comme le premier est particulier à l'homme et que l'autre lui est commun avec les bêtes, il ne faut recourir au second que s'il est impossible d'employer le premier moyen » « On peut être injuste de deux manières, ou par violence ou par ruse ; la ruse est l'affaire du renard, la violence celle du lion, l'une et l'autre sont tout ce qu'il y a de plus étranger à l'homme, mais la ruse est la plus détestable des deux.
Machiavel annexe le problème du meilleur régime essentiel pour ses prédécesseurs et donc celui de sa légitimité fondée sur la morale. Beaucoup se sont imaginés des républiques et des principautés que jamais on n'a véritablement ni vues ni connues, car il y a un tel écart entre la façon dont on vit et celle dont on devrait vivre, que celui qui délaisse ce qui se fait pour ce qui devrait se faire apprend plutôt à se perdre qu'à se sauver. Je viens de rentrer en Hypokhâgne à Henri IV et votre blog m’est toujours autant utile. Il n'est donc pas nécessaire pour un prince d'avoir toutes les qualités décrites plus haut, mais il est bien nécessaire de paraître les avoir. « Merci de me faire un bon développement svp. Il prétend déroger de la route communément empruntée par ses prédécesseurs et ses contemporains ? Cependant toujours ses tromperies prirent le tour qu'il désirait, car il connaissait bien cet aspect des choses. Jamais on ne vit homme plus efficace au moment de promettre une chose et de s'engager par des serments solennels - et qui tînt moins sa parole. Notre auteur s’en tient à l’analyse lucide du fait du pouvoir et s’il n’a rien d’édifiant, excepté la réalité de sa réussite, (le seul critère d’évaluation d’une politique est sa réussite ou son échec), cela tient à la nature des hommes. Mais cette nature, il est nécessaire de bien la maquiller, et d'être grand simulateur et dissimulateur; et les hommes sont si naïfs, et ils obéissent tant aux nécessités présentes que celui qui trompe trouvera toujours quelqu'un qui se laissera tromper. Dans tout le champ des actes injustes, nul n'est plus coupable que ceux des hommes qui agissent de manière à paraître honnêtes au moment où ils vous dupent le plus ».La mesure de la vérité n’est pas le plaisir ou le déplaisir qu’elle suscite. Julien Josset, fondateur du site. Il faut comprendre ceci : un prince, surtout un prince nouveau, ne peut observer toutes les qualités pour lesquelles les hommes sont reconnus bons, parce qu'il est souvent contraint s'il veut préserver ses possessions d'agir contre la parole donnée, contre la charité, contre l'humanité, contre la piété. Une question s’il vous plaît : « La politique est-elle une science ou un art ? Machiavel montre que la conquête et l'exercice du pouvoir sont l'enjeu de luttes féroces dans lesquelles l'homme politique ne doit pas trop s'encombrer de scrupules moraux.